Laisse de mer, richesse du lien entre terre et mer

La laisse de mer est un amas de végétaux, coquillages, bois flottés, déchets, déposés par les vagues sur le rivage. Elle marque une frontière mobile entre la terre et la mer. Très haute en période de vives-eaux, beaucoup plus basse en mortes-eaux.

 

Discrète, la laisse de mer mais aussi extrêmement riche et vivante !

Pleine mer au Hourdel-Jour de grande marée

Laisse de mer au Hourdel-Même point de vue, à marée basse

Elle sert d'habitat à de tout petits invertébrés, araignées ou crustacés.

Elle sert de garde-manger à de nombreux oiseaux comme les gravelots ou les mouettes.

Grand gravelot, mâle adulte en plumage nuptial-Février 2018-Le Hourdel

Tout particulièrement, la laisse de mer est le lieu de nidification du Gravelot à collier interrompu. Plus petit que le Grand Gravelot, il dépose ses oeufs à même le sol, sur le sable ou les galets, juste au dessus des plus hautes vagues. Oiseau rare, il est particulièrement menacé. Soyez prudents et veillez à la quiétude de son territoire ! Un chien non tenu en liberté sur la plage peut vite faire des dégâts...

Oeufs de Gravelot à collier interrompu

La laisse de mer libère, en se décomposant, les nutriments nécessaires à la croissance de plantes du bord de mer, comme le chou-marin, par exemple.

Feuilles de chou marin en Avril-Cayeux-sur-mer

Malheureusement, on trouve aussi dans la laisse de mer de nombreux déchets : emballages plastiques, métalliques, verre ou déchets toxiques.

Le Hourdel

Sophie Hélène, artiste-plasticienne cayolaise travaille depuis de nombreuses années à partir de résidus collectés le long de la laisse de mer.

Thierry Ruellet (GEMEL) et Sophie Hélène. Observation de la laisse de mer, octobre 2018

Elle prépare une exposition "Surprenantes collectes de bord de mer" qui sera visible du 13 au 22 avril 2019, dans l'ancienne école du Hourdel.

 

Pour mieux comprendre sa démarche et son travail : portrait-vidéo à voir ici :

Lors d'une précédente exposition, Sophie Hélène s'était intéressée aux "haims" ou "hains", petits bâtons, de sureau, le plus souvent, équipés d'une ficelle et d'un hameçon, utilisés traditionnellement pour pêcher sur notre littoral.

Extrait de l’exposition Haim
Sophie Hélène-Le Hourdel-Septembre 2017

 

Le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale s'intéresse aussi de très près à la laisse de mer. Ses équipes ont monté un projet sur l’étude des macrodéchets et de la laisse de mer : état des lieux, gestion et propositions d’accompagnement. L’un des axes de ce projet est de caractériser la laisse de mer par sa faune, et en particulier par l’entomofaune (petits invertébrés). Une campagne de suivi de l’entomofaune de la laisse de mer aura lieu en mai 2019 sur l’ensemble du territoire du Parc, dont le littoral s'étend de l'embouchure de la Bresle, au sud à celle de la Slack, au nord de Boulogne. Une partie de cette campagne se déroulera à Cayeux-sur-mer. Nous vous en donnerons des nouvelles !

 

La laisse de mer c'est aussi le plaisir des yeux...  flâner entre terre et mer pour dénicher les trésors déposés par les vagues de la marée précédente : 

 

Enveloppe d'oeufs de buccins ou bulots

 

Goémon noir ou Ascophyllum nodosum

Laitue de mer

Ponte de calamar

Coquilles de coques et de couteaux

Laisse de mer vue du ciel

 

En flânant, on peut glaner de superbes bois flottés, joliment grisés et polis par la mer pour ensuite les utiliser en décoration. Exemple, Mimi et Michel Masson, nos célèbres sculpteurs de blettes cayolais, les utilisent pour fabriquer la base de leurs oiseaux de bois :