"C'était il y a un siècle. Ce 10 novembre 1920, la Grande guerre est achevée depuis deux ans. Dans la citadelle de Verdun, Auguste Thin, soldat de deuxième classe et pupille de la Nation, dépose un bouquet d'oeillets blancs et rouges sur le cercueil d'un soldat. Un parmi tous les combattants des Flandres, de l'Artois, de la Somme, du Chemin des Dames, de Lorraine, de la Meuse ... Un de ces braves ! Un des poilus qui participa à une interminable guerre. Un de ces Français qui oeuvra à la tâche incommensurable de la victoire. Un parmi des milliers est devenu le soldat inconnu."
Par ces mots, transmis par Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Jean-Paul Lecomte, maire de Cayeux-sur-Mer a ouvert la cérémonie de commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918.
Une cérémonie d'une tonalité tout à fait particulière en ce mois de novembre 2020. À la demande du ministère et pour respecter les mesures de confinement, dans les communes, les maires pouvaient organiser un dépôt de gerbe au monument aux morts mais le rassemblement devait être en format très restreint et en respectant strictement les mesures de distanciation.
Ce huis-clos, incontournable, n'a pourtant rien enlevé à la solennité de l'instant. Chacun de ceux qui étaient présents, élu, porteur de drapeau, représentant d'association, avait en tête l'envie de porter la mémoire de ces jeunes soldats tombés ici ou là, sur le front, en 14, en 15 ou en 17. À Cayeux, parmi ces jeunes hommes morts au combat, il y avait Charles Holleville, Frédéric Devismes, Gaston Lecat, Alcide Brunet, Constant Herbet ... et bien d'autres encore. Ils étaient paysans, ou marins, ils avaient 18, 20 ou 30 ans.
Anatole Mopin, maire de Cayeux-sur-Mer de 1908 à 1940 et premier magistrat de notre commune en 1918 décrivait ainsi l'armistice : "Par toute la France, les cloches sonnèrent joyeusement pour célébrer la victoire et la paix. Dans les tranchées, se manifesta une émotion débordante. On en avait donc fini avec cette vie de bêtes fauves que l'on tenait depuis quatre ans dans des terriers ! Chacun allait donc pouvoir regagner son foyer familial, coucher dans un lit ! ... Un million et demi de Français, hélas (dont 140 Cayolais), payant de leur existence la sanglante rançon de la victoire, étaient tombés au Champ d'Honneur ! ". (A. Mopin, Histoire de Cayeux-sur-Mer Éditions la Vague Verte 1988)
Cayeux-sur-Mer, mercredi 11 novembre 2020, 20h30