Disparition

M. le maire, Jean-Paul Lecomte, les membres du conseil municipal, le personnel communal ont le regret de vous faire part du décès de Bernard Blouin, survenu le samedi 4 juin 2022.

Premier adjoint de 2008 à 2012, puis, succédant à Yves Masset, Bernard Blouin avait été maire de notre commune de 2012 à 2014. Il était particulièrement investi dans le club de voile et au sein de la SNSM de Cayeux.

Lors de ses obsèques qui se sont déroulées mercredi 15 juin, à 16 h, au crématorium d'Abbeville, Jean-Paul Lecomte a prononcé cet hommage : 

Né pendant la Seconde guerre mondiale à Paris à 1942, dans le 18e arrondissement, Bernard Auguste Blouin avait eu 80 ans le 3 mai.

Et c’est à Abbeville le 4 juin 2022, à 5 h 30 du matin précisément, qu’il s’en est allé, pour toujours.

Dans le silence, en totale discrétion.

Nous avons appris cette triste et douloureuse nouvelle le samedi de la Pentecôte.

Le soir, le tonnerre a retenti, une pluie d’orage s’est abattue.

Conséquence directe ou fruit du hasard, le lendemain, le ciel est resté bas toute la journée.

Couvert, gris, sombre. Le signe naturel que Cayeux était en deuil.

Car notre ville a perdu un homme de bien, au sens classique du terme.

Suite à la disparition brutale d’Yves Masset en octobre 2012, quelques jours après avoir conduit un Conseil municipal, nous, élus cayolais, nous étions retrouvés orphelins.

C’est alors Bernard, premier adjoint chargé de l’urbanisme et de la communication, qui a assuré l’intérim jusqu’à son élection en tant que maire en février 2013, fonction qu’il a occupée jusqu’au printemps 2014.

Une figure locale humble, simple, déterminée et accessible vient donc de nous quitter, passionnée par la mer comme l’était Yves Masset.

Bernard était très apprécié du personnel communal.

Il avait conservé des liens indéfectibles avec certains collaborateurs qui m’ont appris la semaine dernière qu’il avait été cascadeur dans une autre vie (notamment dans le film culte La Grande Vadrouille, sorti en 1966) et qu’il avait couvert la Guerre du Golfe en tant que journaliste au début des années 90.

D’un naturel posé, il n’aimait pas l’agitation. Il n’était pas du genre à aller faire les 400 coups à la hutte par exemple !

Lui qui préférait le travail de l’ombre à la lumière est devenu une personnalité publique contre son gré.

Il appréciait modérément les cérémonies officielles mais je me souviens d’un temps fort qui l’a marqué.

C’était en janvier 2014, lorsqu’il avait accueilli Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, venu annoncer en mairie deux mesures phares mises en place par le Gouvernement contre l'érosion et la submersion marine.

Comme un poisson dans l’eau, Bernard lui avait fait visiter ensuite le chantier de construction des 24 épis.

Dans son allocution devant un parterre d’officiels, sa voix n’avait pas tremblé une seule fois.

A la presse nationale, il avait répondu à chaque question comme s’il était rompu à l’exercice.

Un moment fort de sa courte mandature.

Ce jour là il était entré dans une autre dimension.

C’est cette image de ce Bernard impérial que je conserverai. Et également celle d’un homme d’une grande intelligence et mystérieux.

Aujourd’hui, plus que jamais, mes pensées vont à sa famille, son épouse Marie-Louise, son fils Olivier, sa fille Laëtitia, ses petits-enfants Manon et Léo à qui je présente au nom de la Municipalité mes plus sincères condoléances.

Mes pensées vont également à ses amis de cœur Cayolais, dont Titi Marseille, aux membres de la station locale de la SNSM, que dirige Michel Souply, et de l’association pour la promotion de la voile en Picardie, présidée par Pascal Jouassain, mais aussi à celles et ceux qui, en totale discrétion toujours, l’ont accompagné et soutenu ces derniers mois.

Désormais la nuit, à Cayeux, les étoiles brillent plus fort.

Je vous remercie.

Jean-Paul Lecomte, à Abbeville, le 15 juin 2022

 

Cayeux-sur-Mer, le 10 juin 2022, mis à jour le 16 juin.